Abidjan (Côte d’Ivoire), le 12 juin 2024 – Une étude des différentes filières (de la production à la commercialisation) menée par Annick Bulot a permis de mettre en évidence une série de caractéristiques de cette branche d’activité en Côte d’Ivoire. Hormis les filières de seconde transformation et de l’import-export-distribution qui sont tenues par des personnes ayant une formation professionnelle, les autres sont dirigées par des personnes non instruites qui ont appris leurs métiers sur le tas.
Il y a très peu d’ivoiriens et de capitaux ivoiriens dans la branche du textile en Côte d’Ivoire. L’industrie textile ivoirienne fabrique des produits chers qui ne sont pas compétitifs par rapport à ceux de ses concurrents, européens américains et surtout asiatiques. Elle est concurrencée sur son propre territoire et cela a atteint son niveau le plus haut avec l’application du plan d’ ajustement structurel de la banque mondiale.
En incluant la forte hausse de la contrefaçon, on peut dire que l’industrie textile de l’habillement de la personne de Côte d’Ivoire est en voie de disparition, et si l’état veut la sauver c’est maintenant qu’il faut réagir. Et justement le gouvernement ivoirien, à l’occasion du Conseil des Ministres du 12 juin 2024 vient de donner un signal fort.
Le gouvernement prévoit faire d cela Côte d’Ivoire un hub en matière d’industrie textile d’ici à 2030. Près de 75 000 emplois directs devraient être créés dans le secteur à en croire le porte parole du gouvernement Amadou Coulibaly.
L’exemple du projet du Parc Textile de la Zone Industrielle de Glo-Djigbe au Bénin semble faire cas d’école. L’initiative permettrait de booster la production, de baisser les coûts à la consommation, de créer de nouveaux emplois, mais surtout attirer de nouveaux investisseurs dans ce secteur en difficulté. Cela favorisait aussi une meilleure rémunération directe des producteurs locaux de matières premières.
Une initiative saluée par les acteurs de la filière qui maintenant s’impatientent de voir la réalisation d’une telle ambition politique dans les faits concrets.
Stéphane SOUMAHORO / LBD
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