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Abidjan (Côte d’Ivoire), le 15 août 2024 – Le gouvernement ivoirien a sollicité les autorités marocaines en bue du rétablissement d’un visa d’entrée sur le sol marocain pour les ressortissants ivoiriens détenteurs de passeports ordinaires. Une note verbale de l’ambassade de Côte d’Ivoire au Maroc datant du 25 juillet 2024 confirme ce projet.

Une note verbale qui a fuité et s’est retrouvée sur les réseaux sociaux créant une vague de réactions mitigées de la part des ivoiriens. Beaucoup se sont offusqués de savoir que c’est le gouvernement ivoirien qui en est à l’origine. Pour eux, si le Maroc, pays accueillant de ces ressortissants ne trouve aucune objection, ou inquiétude, pourquoi alors allumer le feu? Alors que l’on parle de plus en plus de faire tomber les barrières, d’effacer les frontières et de faciliter la libre circulation entre les Etats africains, d’où naît une telle initiative?

Selon un communiqué produit par le ministère des affaires étrangères ivoiriennes au soir du 14 août 2024, cette mesure s’avère nécessaire pour une question d’ordre sécuritaire.

« En effet, face à l’afflux de migrants africains vers les côtes méditerranéennes, avec pour point de transit, les pays du Maghreb dont le Maroc, les États d’accueil de ces candidats à l’immigration clandestine, en collaboration avec les services compétents des Ambassades ivoiriennes, ont procédé à un profilage. Il en ressort que la plupart de ces immigrants clandestins, ce sont des ressortissants étrangers se prévalant de la citoyenneté ivoirienne. 

A titre d’exemple, sur 14 800 migrants débarqués à Lampedusa, se présentant comme des citoyens ivoiriens, seuls quelques dizaines ont été identifiés comme ressortissants de la Côte d’Ivoire. 

Par ailleurs, face à la découverte de réseaux parfaitement organisés, disposant de spécimens de faux passeports et des cachets contrefaits, le gouvernement ivoirien se devait de prendre des mesures, certes douloureuses pour certains de nos compatriotes, mais présentant l’avantage d’assécher les sources d’approvisionnement des réseaux de faussaires, en renforçant ipso-facto, la crédibilité du passeport ivoirien et la sécurité nationale. » précise le communiqué.

Cette mesure n’est que temporaire précise le communiqué, car elle durera deux (2) ans et une évaluation sera alors faite pour déterminer de la suite. A l’approche de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football par le Maroc dans quelques mois, certains y voient une manière de s’assurer un certain contrôle des personnes qui se rendront au Maroc, et aussi l’occasion de générer des fonds, pour le pays hôte, comme l’explique Wilfried Wah « Selon mon analyse, c’est le Maroc qui prend ces dispositions et non un point d’accord comme vous voulez nous le faire croire.

ceux sont des mesures de sécurité prises pour la CAN qui se déroulera au Maroc et aussi diminuer l’affluence des immigrés ivoirien au maroc qui sèment le vacarme » sur la page Facebook du ministère. 

Certains eux s’étonnent de la façon dont la mesure a été engagée. Aucune information auprès du législateur ivoirien, aucune campagne d’information au grand public, alors que la mesure est sensée entrée en vigueur le 1er septembre (c’est à dire dans 15 jours, au moment où nous rédigeons cet article). Si l’information n’avait pas fuitée, les ivoiriens allaient donc être pris de surprise le 1er septembre par cette mesure, ou ils seraient informés assez tardivement. Mais les choses ne sont pas aussi simples comme nous l’expliquait un diplomate étranger en fonction à Abidjan.  » Pour ce genre de projet, c’est tout un processus. Le pays demandeur, comme c’est ici le cas de la Côte d’Ivoire va soumettre son projet d’intention. Et comme vous avez pu le lire sur le document qui a fuité d’ailleurs, les autorités ivoiriennes ont sollicité un rendez-vous pour aborder la question et proposer un calendrier. Mais reste au pays sollicité de donner sa disponibilité pour échanger de la question et voire quand et comment cela pourrait s’appliquer. La date proposée est juste indicative. Une fois les contours validés, la date réelle sera communiquée et là sans doute que la communication grand public se fera. Ce peut être le 1er septembre effectivement ou un peu plus tard. Mais c’est une décision peut être difficile, mais très utile pour la Côte d’Ivoire. Car au vu de sa renommée et des facilités dont les ressortissants ivoiriens bénéficient à l’extérieur par rapport au reste des pays de la sous région, beaucoup de personnes malveillantes fraudent sur le passeport. Et la procédure du Visa en fait permet un contrôle centralisé qui limitera drastiquement la contrebande qui sévit actuellement » précise le diplomate qui a requis l’anonymat. 

Stéphane SOUMAHORO / LBD

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