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Abidjan (Côte d’Ivoire), le 05 juillet 2024 – L’un des plats les plus prisés en Côte d’Ivoire, tant pour le goût, que le prix fort abordable est bien le GARBA. Ce plat à base de semoule de manioc, accompagné de poisson thon frit, fait le bonheur des ivoiriens et est une marque d’identité gastronomique du pays d’Houphouët-Boigny.

Ce plat est véritablement entré dans les moeurs des ivoiriens au début des années 70. La Côte d’Ivoire ne vendait pas le poisson Thon, et était juste un point de transit de cette ressource halieutique. Il transitait au port de pêche d’Abidjan avant d’être exporté. Et justement au cours de ce transit, les déchargements et rechargements occasionnaient quelques pertes. Quand le thon était entassé dans l’entrepôt, tous les morceaux qui tombaient étaient considérés comme des déchets.

Le ministre Dicoh Garba, ministre de la production animale de janvier 1970 jusqu’en novembre 1983.

Le ministre Dicoh Garba (ministre de la production animale, nommé le 5 janvier 1970), va alors proposer de donner gratuitement les déchets de thon aux commerçants locaux au lieu de les laisser pourrir ou de les jeter. Les bénéficiaires vont alors saliner ces poissons pour prolonger le délai de consommation. Du coup on commencera à avoir du poisson thon salé sur le marché local. Cette initiative halieutique va donc avoir un impact significatif sur les habitudes alimentaires des populations au point que certaines d’entre elles finiront par désigner le thon par l’expression « poisson GARBA » du nom du ministre à l’origine de cette opportunité.

ABIDJAN, COTE D’IVOIRE – CIRCA 1950: Dockers dans le port d’Abidjan, circa 1950, Cote d’Ivoire. (Photo by Michel HUET/Gamma-Rapho via Getty Images)

A l’époque les nigériens, comme les maliens, burkinabés et autres qui étaient alors nombreux en poste au port d’Abidjan à exercer comme Dockers, ont aussi profité de l’opportunité. Ce sont les nigériens qui vont se lancer la commercialisation de repas aux alentours du port d’Abidjan d’abord, ensuite aux alentours des cités universitaires, et dans les grands marchés, avant de se rapprocher des quartiers populaires. C’est ainsi que dans l’imaginaire de beaucoup d’ivoiriens, le Garba est attribué à des ressortissants nigériens qui l’ont intégré aux habitudes ivoiriennes. Ce qui n’est pas le cas, car le plat en lui-même (le GARBA) n’est pas produit et consommé au Niger, ni ailleurs en Afrique. Tout a commencé en Côte d’Ivoire avec l’initiative du ministre Dicoh Garba.

Et pour la petite histoire, le ministre Dicoh Garba est le père de Mariam Dicoh Konan, la première femme chimiste ivoirienne. C’est le portrait de cette dame qui figure sur les pièces de vingt cinq francs fcfa (25 fcfa) de la BCEAO. Et comme on parle d’argent et de banque, il est aussi bon de signaler que Mariam Dicoh, est la mère de Jean Luc Konan, le patron du groupe financier et bancaire COFINA.

Stéphane SOUMAHORO / LBD

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