Abidjan (Côte d’Ivoire), le 02 février 2024 – La Côte d’Ivoire vient de gagner 40 points dans le dernier classement annuel de Transparency International. Ce rapport qui fait ressortir les indices de perception de la corruption dans les différents pays.
La Côte d’Ivoire a entamé d’importantes réformes pour lutter contre la corruption, et améliorer le système de transparence et bonne gouvernance. Optimisme certes, mais prudent. Avec cette performance de 40 points gagner dans le classement, le pays démontre une constante amélioration de gestion sur la dernière décennie.
« Après des années de conflits armés au début des années 2000 et une impasse politique à la suite des élections présidentielles de 2010, l’administration du président Alassane Ouattara a mis en œuvre plusieurs réformes réussies. Elle a ainsi adopté une loi sur la prévention et la répression de la corruption, créé une autorité nationale de lutte contre la corruption, obligé les élus et hauts fonctionnaires à déclarer leur patrimoine lors de leur entrée en fonction, créé un pôle pénal économique et financier au sein du système judiciaire, mis en place une plateforme permettant de signaler gratuitement les faits de corruption, et publié un décret sur la lutte contre le blanchiment d’argent. » indique la note publiée sur le site de Transparency International.
Bien que ces mesures juridiques et institutionnelles aillent dans la bonne direction, elles devraient être appliquées dans tous les secteurs concernés en Côte d’Ivoire. Des mesures supplémentaires, telles que la publication des déclarations de patrimoine, l’adoption d’une loi sur la protection des lanceurs d’alerte assortie de solides mécanismes d’application et la mise en place d’un registre des propriétaires réels accessible au public, viendraient compléter ces efforts.
Justement la loi ivoirienne fait obligation à certaines autorités publiques de déclarer leur patrimoine, et cela avant le 13 février 2024. Le rang des retardataires est encore bien long, et les personnalités ne se bousculent pas à venir déclarer leur patrimoine. Les regards sont tournés cette fois vers la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance.
Au moment où notre rédaction finalise et publie cet article, 4% des magistrats ivoiriens n’ont pas encore déclarés leur patrimoine, 6% des membres du gouvernement ne l’ont pas encore fait. Au niveau des Présidents d’institution 24% n’ont pas encore fait leur déclaration, et 27% des Gouverneurs de District. Les représentants du peuple, les Députés ne sont pas exempts de tout reproche, car 31% des Députés ivoiriens n’ont pas déclaré leur patrimoine à ce jour. Et 47% des maires et adjoints aux maires manquent à l’appel.

SS/LBD
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